Vodka
Le type qui me tend sa bouteille prétend venir de Sarajevo
Une balafre lui court de la commissure des lèvres jusqu’à l’oreille
et ses yeux ont la couleur de la menthe à l’eau
Cette nuit semble Baltique et les rasades s’enchainent à bon train.
Echanges de germes, gingivites et autres abcès.
Qui sait à quoi ça ressemblera demain ?
De nouveau ma bouche s’immole au vitriol glacé
Lui, me parle de bombes et de steppes infinies,
De frontières balkaniques où le temps s’est arrêté, avec un sourire hivernal
à faire pâlir le plus couillu de mes Mistrals fiévreux.
Bientôt la boutanche terminée,
Nous nous mettrons à danser comme des zouaves,
Une polka de tous les diables
Sur une côte d’azur aux allures d’Adriatique
Et nous claquerons des mains sur de blancs flocons imaginaires.
Il y a des nuits d’ivrogneries absolues ou tout nous parait plus vrai.